Seconde main : Faume lève 8 millions d’euros pour accélérer son expansion en Europe
Le marché de la seconde main n’a jamais été aussi dynamique, et la start-up française Faume compte bien s’y imposer comme l’un des acteurs européens incontournables. Ce 10 avril 2025, la société fondée en 2020 par Aymeric Déchin, Nicolas Viant, Jocelyn Kerbourc’h et Lucas Patricot annonce une levée de fonds de 8 millions d’euros. Un financement qui permettra à l’entreprise d’accélérer son expansion en Europe, avec deux marchés prioritaires dans le viseur : le Royaume-Uni et l’Italie.
Retour sur une stratégie claire, ambitieuse et bien ancrée dans les enjeux actuels du e-commerce durable.
De la revente en marque blanche à une ambition continentale
Faume n’est pas une plateforme de revente entre particuliers. Sa spécificité ? Permettre aux marques de mode et de luxe de reprendre la main sur la seconde main, via une solution en marque blanche intégrée à leur écosystème. Du reconditionnement au pricing dynamique, en passant par la logistique et l’intégration technique, Faume agit comme un véritable back-office circulaire pour les enseignes.
Déjà adoptée par plus de 45 marques prestigieuses (Isabel Marant, ba&sh, Lacoste, Soeur, Aigle, Victoria Beckham, Balzac Paris…), la solution a convaincu par sa capacité à allier rentabilité et durabilité. Une formule qui séduit autant les directions RSE que les équipes e-commerce, à l’heure où les consommateurs exigent plus de sens dans leurs achats.
Une levée de 8 M€ pour structurer et accélérer
L’annonce de cette levée de fonds, menée par Amundi Private Equity Transition Juste, avec le soutien renouvelé de Daphni et Bpifrance (via Digital Venture), marque une nouvelle étape. Ce financement permettra à Faume de :
- Renforcer ses équipes tech et commerciales,
- Accompagner jusqu’à 150 marques d’ici 4 ans,
- Déployer une IA de « dynamic pricing » dès 2025,
- S’implanter au Royaume-Uni et en Italie.
« Lever des fonds ne suffit pas à réussir, mais nous démontrons chaque jour que la seconde main peut être un véritable levier de performance. », souligne Aymeric Déchin sur LinkedIn.
Royaume-Uni et Italie : deux marchés prioritaires
La dimension européenne du projet s’accélère avec l’implantation annoncée au Royaume-Uni (où Faume démarre avec une collaboration avec Victoria Beckham) et en Italie, autre territoire clé du luxe et de la mode.
Pourquoi ces deux pays ? Parce qu’ils représentent chacun à leur manière un vivier stratégique :
- Le Royaume-Uni est pionnier sur l’innovation e-commerce et la mode durable.
- L’Italie, cœur battant du luxe mondial, commence à s’ouvrir davantage à la seconde main — avec de premières marques iconiques prêtes à suivre le mouvement.
Seconde main : un levier à fort impact… et à forte croissance
Faume s’inscrit dans un marché en pleine mutation : les ventes de seconde main progressent 20 fois plus vite que celles du neuf, et représentaient déjà 20% des achats de mode en ligne en 2024. Un virage que les marques ne peuvent plus ignorer.
Depuis sa création, Faume a contribué à la revente de plus de 300 000 pièces premium, dont 40% hors de France. En 2024, cela a permis d’éviter plus de 4 200 tonnes de CO₂ grâce à la réutilisation, un chiffre significatif dans un secteur textile très polluant.
Une technologie au service des marques
L’une des forces de Faume réside dans sa technologie propriétaire, pensée pour s’intégrer nativement aux systèmes des marques. Une API fluide, une gestion logistique optimisée, et dès 2025, une intelligence artificielle de tarification dynamique, qui permettra aux marques de mieux se positionner face aux marketplaces (souvent perçues comme des concurrents directs sur le terrain de la seconde main).
Cette approche permet aux enseignes de garder la main sur leur image, leurs données clients et leur politique de prix, trois éléments clés dans un univers omnicanal de plus en plus concurrentiel.
Témoignages de marques convaincues
Parmi les marques partenaires de Faume, plusieurs prennent la parole pour partager leur expérience. Freja Day, directrice générale de Soeur, résume ainsi :
« Soeur Second Hand, développé avec Faume, constitue une étape clé dans notre développement. Nous sommes très satisfaites du lancement, et heureuses de pouvoir proposer un service premium avec la reprise en boutique. »
Un exemple concret de la manière dont le modèle Faume peut s’adapter aux stratégies multicanales tout en renforçant l’engagement environnemental.
Reprendre le contrôle face aux plateformes
Ce que propose Faume, c’est une alternative stratégique aux géants de la revente type Vinted ou Vestiaire Collective. Dans un monde où les marques perdent souvent la maîtrise de leurs produits une fois vendus, le modèle Faume redonne du pouvoir aux enseignes : elles choisissent les pièces à reprendre, gèrent l’expérience client, et capitalisent sur leur propre univers de marque.
En conclusion : Faume, un catalyseur de résilience pour les marques
La levée de fonds de Faume n’est pas qu’un succès financier : c’est le reflet d’un changement de paradigme. La seconde main n’est plus un “nice to have”, c’est une nécessité stratégique, pour les marques comme pour les consommateurs.
Avec une solution aboutie, des résultats concrets et une vision claire, Faume incarne une nouvelle génération d’acteurs du e-commerce circulaire. Son déploiement européen, amorcé au Royaume-Uni et en Italie, est à suivre de très près.